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 Dragon Age l'Union

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PB-Trinity
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PB-Trinity


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MessageSujet: Dragon Age l'Union   Dragon Age l'Union EmptyLun 12 Jan - 0:29

Dragon Age : l'Union


Choix Préétablis

Spoiler:

Carte de Thédas & Traductions des Lieux Inédits

Spoiler:

Avant-Propos

Spoiler:

Situation des Conseillers et des Compagnons de l'Inquisiteur :

Spoiler:


Le calme nocturne des Dorsales de Givre avait pris possession de Fort Céleste. Les gardes faisaient leurs rondes sur les remparts tandis que les derniers occupants de la taverne quittaient les lieux d'une démarche incertaine, des membres de la Charge du Taureau pour la plupart. Au sommet de la tour abritant les quartiers des habitants, juché sur le balcon surplombant la vallée, le Messager d'Andrasté contemplait en silence les étoiles qui se découpaient au-dessus des montagnes. Seulement vêtu d'un pantalon et d'un pourpoint ample en tissu fin, le froid eut vite raison de sa curiosité astrale. Il revint dans sa chambre en refermant en silence la porte-fenêtre avant de se débarrasser de son habit supérieur, dévoilant un physique athlétique. Il se glissa sous les draps avant de s'allonger en prenant Joséphine contre lui avec son bras gauche. Dans un réflexe protecteur qu'il trouvait lui-même futile, il en garda le poing serré, ce même poing qui cachait l'Ancre. La marque lui permettant d'arpenter physiquement l'Immatériel avait évoluée depuis la défaite de Corypheus. Avec la fermeture de la Bréche et de toutes les autres failles, la trace laissée par le Conclave était en quelque sorte entrée en hibernation. Arkant sentait toujours ses énergies affluer quand il se concentrait sur elle mais au fil du temps l'Ancre s'était estompée. Invisible maintenant, elle ne réapparaissait que quand il la commandait ou qu'il effleurait sa paume avec son autre main.

Il s'endormit et ce n'est que plus tard dans la nuit qu'une démarche pourtant légère le sortit de son sommeil : quelqu'un était en train de monter l'escalier menant à la chambre. En silence il se saisit de la garde de lame spirituelle qu'il gardait cachée dans la doublure de son oreiller. La lumière vacillante d'une chandelle apparut alors, révélant le visage de Briala. Joséphine se réveilla également et le couple se releva alors dans sa couche, intrigué par la venue aussi tardive de la maître-espionne.

- Quelqu'un vient d'arriver pour vous voir, votre Grâce. Il a également requis notre présence à tous les trois, ajouta-t-elle en sous-entendant la convocation des trois conseillers du Messager.

- De qui s'agit-il ?

- Je n'ai pas clairement vu son visage à cause de sa capuche mais je crois que c'était un Garde des Ombres. Il portait une armure typique des Gardes de rang.

- C'est impossible ! lâcha la diplomate.

- Oui, je sais. Jean-Marc Stroud était le dernier Garde sudiste à porter ce grade et il n'est plus de ce monde. Ou dans ce monde tout du moins, ajouta l'elfe.

- Raison de plus pour tirer ça au clair, trancha Arkant en sortant du lit. Cullen a été prévenu ?

- J'ai envoyé un de mes hommes le faire, le visiteur nous attend dans le centre de commandement.

Briala s'éclipsa alors pour laisser le Messager et son amante s'habiller. Arkant enfila un pantalon en tissu noir épais et un veston en satin bleu nuit. Les manchettes de celui-ci étaient chacune agrémentées d'un bouton en argentite reprenant le symbole de l'Inquisition.

- La couturière de Madame de Fer ? demanda l'ambassadrice.

- Je n'en pouvais plus de cette tenue beige, lui dit-il en enfilant une paire de bottes en cuir noir.

Il aida Joséphine à ajuster le corsage de sa robe pendant qu'elle attachait rapidement ses cheveux pour avoir un minimum de prestance puis le couple fut enfin prêt à partir. Arkant reprit sa garde spirituelle par précaution avant de descendre dans le hall. A cette heure-ci, le seul bruit venait du crépitement des flambeaux qui reflétaient leurs lueurs incendiaires sur les statues et le trône de style andrastien qui ornaient les lieux. C'est à ce moment que le commandant de l'Inquisition fit également son entrée par la porte menant à la rotonde.

- Votre Grâce, le salua-t-il.

Ils retrouvèrent Briala dans le bureau de Joséphine puis le groupe se dirigea vers le centre de commandement. Une fois à l'intérieur, ils rencontrèrent enfin le mystérieux visiteur. L'homme avait abaissé la capuche de sa cape de voyage et le clair de lune éclairait clairement son visage. Des yeux verts émeraude, des cheveux bruns portés longs et retenus en arrière par deux tresses qui se rejoignaient en une seule à l'arrière du crâne. Malgré sa barbe de dix jours qui le vieillissait plus qu'il n'y paraissait, Arkant lui donna tout au plus trente-cinq ans. C'est seulement quand l'inconnu se tourna vers eux que tous, et à plus forte raison Cullen, furent surpris quand ils le reconnurent. Ce n'était pas un simple Garde des Ombres qui se tenait devant eux mais bien LE Garde des Ombres.

- Cousland ?! s’étonna Cullen.

- Vous avez pris du galon depuis notre dernière rencontre.

- On est deux dans ce cas, rétorqua le commandant.

- Qu’est-ce qui vous amène à Fort Céleste ? Aux dernières nouvelles vous étiez quelque part dans l’Ouest sur la piste d’un remède contre l’Appel, se rappela le Messager.

- C’était le cas. Il y a un peu plus de deux mois j’ai enfin trouvé quelque chose de concret sur le sujet. Des preuves matérielles qu’une solution pour purger la corruption de l’Enclin existe peut-être dans les terres occidentales. J’ai alors décidé de rebrousser chemin pour en avertir Weisshaupt et espérer monter une expédition. J’avais entendu des rumeurs selon lesquelles le quartier général là-bas était demeuré silencieux depuis plusieurs mois mais, connaissant les habitudes de la Garde, je n’y ai pas donné plus d’attention. Quand j’y suis arrivé, j’ai trouvé le fort dévasté. Une bataille semblait y avoir eu lieu : du sang et des cadavres partout. Le plus étrange cependant c’est que les combats semblent avoir eu lieu entre les Gardes eux-mêmes. Quant à ceux qui n’ont pas été tués, la corruption de leurs frères d’arme les a sûrement emportés peu après.

- Ce qui confirme bien les rapports de mes agents et les dires des Gardes de l’Inébranlable, lança Briala.

- Une idée sur ce qui a pu provoquer une telle bataille ? demanda Joséphine.

- Je ne sais pas, je ne me suis pas attardé pour éviter d’être affecté par l’Enclin. Je savais que la Garde du Sud se remettait tout juste de la Brèche alors je suis venu directement vers vous.

- Qu’attendez-vous de nous exactement, Aedan ? lui demanda l’Inquisiteur.

- Les Gardes sont décimés, Férelden et Orlaïs récupèrent encore de la Brèche, la Chantrie est en pleine réforme… De toutes les forces en présence en Thédas, l’Inquisition est probablement la plus apte actuellement à pouvoir intervenir. Je ne demande pas un bataillon, seulement vous, Inquisiteur.

- "Seulement" l’Inquisiteur ?! répéta Briala.

- Là où ma quête m’a mené, j’aurai besoin des compétences d’un Chevalier Enchanteur. Sans compter que votre marque possède des facultés qui seront sûrement utiles.

- Si vous étiez dans des régions inexplorées, comment savez-vous autant de chose sur le Messager ? demanda l’elfe avec méfiance.

- Grâce à une connaissance commune qui vous a rejoints après le Bal de l’Hivernale.

- L’apostate…, comprit alors Cullen.

- Je vois qu’elle ne s’est pas ennuyée avec vous. La métamorphose draconique… Clairement plus impressionnante que les corbeaux ou les araignées. S’il n’y avait pas eu Kieran sur son dos pour me mettre la puce à l’oreille quand elle m’a retrouvé, je me serais sûrement défendu.

- Et croyez-moi, elle a vite maîtrisé cette forme, lui dit Arkant.

- Je n’en doute pas. Elle m’a aussi raconté ce qu’il s’est passé dans l’Immatériel avec sa mère. Je ne sais pas si je dois me réjouir que mon fils ne serve plus de vaisseau à l’âme d’Urthemiel ou m’inquiéter que cette même âme cohabite maintenant avec celle d’une déesse elfique en quête de vengeance millénaire…

- Comme Morrigan m’a alors dit à notre retour dans le monde réel, nous verrons bien, temporisa Arkant. Pour en revenir à votre requête, vous êtes certain d’être sur la piste d’un remède ?

- A l’époque où je rassemblais des alliés contre l’Enclin, j’ai croisé la route d’un mage Garde des Ombres nommé Avernus.

- Morrigan m’en a parlé, se souvint Arkant. Il a mené des expériences pour soulager les Gardes de la corruption, c’est ça ?

- Oui. Quand mes compagnons et moi l’avons neutralisé, nous lui avons laissé la vie sauve à la condition qu’il adopte des méthodes plus éthiques. Ses intentions étaient bonnes après tout. Ça lui aura pris du temps, mais au terme de six années d'impasses multiples il a fini par découvrir une piste. Une note insignifiante dans des rapports datant de la dernière ère indiquait l'emplacement d’un cimetière assez atypique au cœur de la forêt de Brécilianne. A mon arrivée sur place pour enquêter, j’ai découvert les sarcophages de trois Archivistes. Après avoir vaincu les revenants qui gardaient les lieux, j’ai rapporté le plus précisément les fresques et les gravures des tombeaux. Ce faisant j’ai aussi récupéré sur les restes des revenants trois gemmes de couleurs distinctes.

- Et une fois de retour à Férelden ? lui demanda Cullen.

- J’ai rapporté les artefacts pour qu’Avernus les étudie. Malheureusement, le temps que je revienne, la corruption avait fini par l’emporter, lui aussi. Je m’en suis donc retourné vers la seule personne que je savais capable de m’aider. Morrigan a alors pris la relève et s’est lancée dans l’interprétation des croquis que j’avais faits.

- Je suppose que la traduction n’a pas été aisée, avança Arkant.

- Vous ne croyez pas si bien dire, lui confirma le Héros. Le dialecte employé était ancien et très rudimentaire et, surtout, Morrigan a très vite compris que ces trois elfes, qui qu’ils aient pu être, ne venaient pas de la Forêt de Brécilianne. Le style et les pigments des fresques… Rien ne correspondait à ce qu’on avait pu trouver dans les régions connues de Thédas. En faisant appel aux ressources de la Bibliothèque Impériale d'Orlaïs et à certains textes elfiques contenus dans le grimoire de sa mère, Morrigan a pu traduire quelques fragments qui nous ont aiguillés dans la bonne direction vers l'ouest. Les traductions et la préparation du voyage nous auront pris presque deux années de plus. Et j'ai parcouru les terres occidentales depuis lors.

- C'était donc ça la piste que vous suiviez ?

- Mes voyages m’ont emmené bien au-delà de tout ce que j’avais pu anticiper. J’ai franchi la Faille de l'Abîme et les Pics de Gamord, traversé la Mer de Cendres... Morrigan m’a rejoint à ce moment et c’est peu de temps après que nous l’avons finalement trouvé.

- Quoi donc ? demanda Joséphine, piquée par la curiosité.

- Les vestiges d’un sanctuaire elfique. Très ancien à en juger par les fresques qui y subsistaient encore. Du même style que celle des tombes et avec le même dialecte.

- A quoi bon ? Si vous ne savez toujours pas le déchiffrer, lui fit remarquer Cullen.

- Ca, c'était avant que Morrigan ne vous accompagne dans les Terres Sauvages d'Arbor.

- La Source des Lamentations..., comprit alors Arkant.

- Grâce à la Source, elle a pu traduire tous les textes que nous possédions et les gravures du sanctuaire. Et elle a confirmé ce que nous ne pouvions que soupçonner jusque-là : les trois gemmes forment une clé qui mène à quelque chose que les Anciens appelaient le Puits du Jugement. D'après la légende, il abriterait, à qui s'en montrerait digne, la source d'un grand pouvoir purificateur.

- Je ne comprends toujours pas mon implication dans tout ça, s'excusa Arkant.

- Maintenant que j'ai planté le décor, je peux vous l'expliquer. Je l'ai dit, les gemmes trouvées dans la forêt de Brécilianne forment une clé. Le sanctuaire que nous avons trouvé comporte un autel capable d'accueillir l'une d'entre elles. Une et une seule, précisa-t-il.

- Ce qui veut dire qu'il y aurait d'autres sanctuaires comme celui-ci dans les environs ?

- C'est ce que Morrigan est en train de rechercher là-bas en ce moment même. Et cela amène la raison pour laquelle je demande votre assistance. Les stèles du sanctuaire sont claires : pour libérer la magie des gemmes et leur permettre de faire leur œuvre, elles doivent être chargées en énergie au même moment par trois maîtres des arcanes. Morrigan et Kieran peuvent s'en charger mais moi...

- Il vous faut donc l'aide d'un troisième mage, conclut l’ambassadrice.

- Je n'aurais pas parcouru la moitié de Thédas si je n'avais pas la certitude de ce que j'avance, assura le Garde en tournant son regard vers le Messager. Et j'ai besoin de quelqu'un en qui avoir confiance, quelque chose qui s'est bien raréfié ces dernières années...

Arkant demeura pensif quelques instants avant de répondre :

- Vous nous accordez un moment ? le pria-t-il.

- Je vous attends dans la cour, lui dit-il en prenant la direction de la sortie.

- Vos opinions ? lança l'Inquisiteur à ses conseillers quand la porte se referma.

- Si cette expédition se révèle fructueuse, la gratitude des Gardes envers l'Inquisition pourrait être un avantage significatif sans compter le fait que cela unifierait peut-être leurs factions dispersées à travers Thédas, ou ce qu'il en reste tout du moins.

- Je suis d'accord avec l'ambassadrice, intervint Briala. Toute cette histoire est pure folie mais avoir l'ensemble de la Garde dans nos dettes renforcera notre influence jusqu'aux Anderfels.

- Cullen ? demanda Arkant.

- Je ne sais pas.

Le ton méfiant de sa réponse intrigua l'Inquisiteur :

- Cullen, s'il y a quoi que ce soit que vous voulez dire c'est maintenant ou jamais.

- Je ne lui fais pas confiance.

- Expliquez-vous, commandant, le pria Briala.

- Aedan Cousland, aussi héroïque il puisse être, n'écoute que le plan qu'il a en tête. Il n'est en aucun cas ouvert au changement de méthode.

- Est-ce vraiment ça ? Ou bien est-ce que vous lui tenez toujours rigueur pour ce qui s'est passé avec le Cercle de Férelden il y a dix ans ? lui fit remarquer Arkant.

- Je lui avais proposé d'aider les templiers et de mettre en sécurité toute la région en évitant l’apparition de nouvelles abominations. Au lieu de ça, il s’est obstiné à vouloir sauver les mages. La menace demeurait et davantage de membres de l’Ordre, mes amis, ont été massacrés par l’enchanteur Uldred.

- Il a pris une décision dans l’urgence, ce n’est pas plus différent de l’allégeance que nous avons obtenu des mages à Golefalois.

- Je sais. Ca ne le rend pas facile à accepter pour autant. Je ne m’opposerai pas à votre départ mais je vous conseille de rester prudent. Entre lui et la sorcière dont il s’est amouraché qui sait ce qui vous attend là-bas.

- J’en prends bonne note. Combien de temps pour préparer le voyage ?

- Tout dépendra de l’itinéraire que vous emprunterez pour atteindre ces sanctuaires. Le Héros devra nous fournir une carte pour faire une estimation, lui dit Joséphine.

- Je vais lui faire part de ma décision.


*****


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MessageSujet: Chapitre 2   Dragon Age l'Union EmptySam 24 Jan - 13:13

*****


Arkant prit alors congé pour se rendre dans la cour, il descendit l'escalier étroit longeant le mur de l'aile principale de la forteresse et se rendit aux écuries. L'ouverture pour le chargement de la paille laissait entrevoir le Héros discutant à l'étage de la grange avec un autre homme. Eclairés par une simple lanterne posée sur un tonneau, l'Inquisiteur les rejoignit quelques instants plus tard. A son arrivée, il fut accueilli par un impressionnant molosse qui se planta entre lui et Aedan en grognant.

- Calme Farank, le rassura son maître en lui caressant la tête.

- Belle bête, le félicita Arkant en regardant de plus près les peintures tigrées du chien de guerre.

- Il le sait. L'assassinat de mes parents, l'Enclin... En quinze ans on peut dire qu'on en aura vécu des choses tous les deux.

Le fidèle mabari émit alors un aboiement brusque et bref en remuant la queue avec un regard plein d'approbation.

- Une vieille tête de pioche cet animal mais il a encore tout ce qu'il faut pour vous arracher une jambe si le cœur lui en dit, lança l'inconnu.

- Inquisiteur, je vous présente Kamantz. Un bon ami qui m'a accompagné avec Farank lors de mon voyage dans les Terres Occidentales.

- Ravi de vous rencontrer.

L'homme était de toute évidence un vétéran, le côté droit de son visage était rasé et couvert d'un tatouage tribal bleu-gris aux ramifications nombreuses. L'autre moitié supportait de longues mèches de cheveux bruns clairs réunies en plusieurs tresses séparées et rabattues sur le côté gauche. Ses yeux bruns et son visage marqué laissaient émaner cette impression si particulière des soldats qui avaient de nombreuses histoires à raconter.

- C'est plutôt moi qui devrais vous remercier, lui répondit le guerrier en lui serrant vigoureusement la main. J'ai pris l'habitude des tentes à force de voyager avec Aedan mais un toit en dur et un peu de paille ne feront pas de mal pour une fois.

- J'en déduis que vous vous connaissez depuis longtemps.

- On s'est rencontrés il y a dix ans à Ostagar, juste avant la bataille. Aedan m'a sauvé ce jour-là. Il n'était même pas encore Garde des Ombres que pour moi il était déjà un héros.

- Kamantz avait été accusé à tort de désertion. Son garde refusait de le nourrir et je suis intervenu pour changer ça.

- Quand Loghain Mc Tir a trahi le roi Cailan et que les engeances ont déferlées sur les ruines d'Ostagar, j'étais toujours enfermé. Un Apaisé m'a alors vu et a usé d'un élixir alchimique pour détruire le métal de ma cage et me libérer. J’ai récupéré une épée à la forge du contremaître juste à côté de la prison et je m’en suis servi pour me frayer un chemin hors de cet enfer. Je ne l’ai jamais reposée depuis.

Il fit alors un signe de tête vers l’arme posée contre le tonneau : une imposante claymore en métal brillant. Un pommeau parfaitement lisse de couleur nacrée y était serti de même qu’une rune apparemment purificatrice.

- Argentite et pommeau en écaille de dragon. Une merveille comme ça devait être prévue pour un haut gradé, il n’a sûrement pas eu l’occasion de s’en servir. J’ai bataillé dans la campagne pendant sept jours quand je suis tombé sur une caravane de marchands qui m’a soigné et emmené jusqu'à Dénérim. J'ai travaillé avec eux à leur échoppe pour gagner quelques souverains et rebondir. Un mois à peine après mon arrivée en ville, les engeances ont attaqué et c'est là que j'ai retrouvé la trace de celui qui m'avait sauvé. L'archidémon a été détruit et l'Enclin avec lui. J'ai ensuite participé à la reconstruction et repris ma vie.

- Ce n'est qu'un an et demi après que nos routes se sont à nouveau croisées lors d'une visite au roi Alistair, reprit alors Arkant. Kamantz est venu vers moi alors que je visitais le Grand Marché de la ville et m'a alors demandé de le prendre sous son aile pour rembourser sa dette.

- Je n'avais pas une grande fortune et seulement un minimum d'équipement alors j'ai offert ma vie en gage de ma reconnaissance.

- Depuis il m'accompagne dans toutes mes missions à risque. Y compris dans celle-ci où son aide s'est avérée très précieuse. Votre présence ici veut-elle dire que je peux compter sur la vôtre également ?

- J'accepte de vous accompagner. A une condition : que deux de mes compagnons viennent avec moi.

- Soit. Je ne suis pas parti seul moi-même, je n'ai aucune raison de vous le refuser.

- Alors, l'Inquisition se joint fièrement à vous dans votre quête, Aedan, proclama Arkant en échangeant une franche poignée de main.

- Et vous avez toute ma reconnaissance pour ça.

- Vous devez sûrement vouloir vous reposer après un voyage comme celui-ci. Nous pourrons reprendre tout ça demain matin.

- C'est d'accord.

- Nous avons des chambres de libre si vous préférez, dit Arkant en voyant Kamantz détacher une couche rembourrée de son paquetage.

- J'apprécie mais je préfère ne pas reprendre goût au confort d'un lit avant de revenir définitivement en Férelden.

- Comme vous voudrez.

- Farank, reste avec Kamantz.

Le mabari émit un gémissement en jetant un regard désespéré vers son maître mais rien n'y fit. L'Inquisiteur et le Héros gagnèrent les remparts pour se diriger vers la tour résidentielle du fort. Ils en grimpèrent les premiers étages puis Arkant conduisit son hôte jusqu'à une chambre libre. Ils se souhaitèrent bonne nuit puis le Messager rejoignit la chambre d'Iron Bull et de Dorian un étage plus haut. A l'entente des bruits que la porte laissait percevoir, Arkant consulta intérieurement le Créateur en prévision de ce que l'imagination lubrique et sans bornes de ses deux compagnons lui avait encore réservé. Il poussa la porte et ses craintes furent confirmées. Attaché au lit par des rubans de velours fin, le mage était à la merci totale du chef mercenaire qui était allongé sur lui en agitant une grappe de raisin juste au-dessus de sa bouche.

- Qu'est-ce que l'on dit, kadan ? susurra le Ben-Hassrath en effleurant les lèvres du mage avec quelques grains.

- Certainement pas "katoh", mastodonte, le provoqua son partenaire.

Bull balança le fruit à l'autre bout de la pièce d'un brusque mouvement de bras et commença à embrasser fougueusement Dorian quand un raclement de gorge attira leur attention à tout les deux.

- Salut, chef. Vous voulez rejoindre notre petite fête ? fit le Qunari en désignant les coupes de vin et les différents fruits dispersés autour du lit.

- C'est une autre sorte de fête à laquelle je viens vous convier, leur dit l'Inquisiteur sur un ton amusé mais néanmoins sérieux.

Après avoir détaché Dorian et remis quelques vêtements, le Messager leur expliqua la situation :

- Le Puits du Jugement ? Jamais entendu parler, lui dit Dorian. Et j'ai pourtant étudié des traités de magie très anciens au gré de mes recherches sur Corypheus. Tellement ancien parfois que j'ai l'impression d'avoir pris un siècle rien qu'en les regardant.

- Pas partout, si ça peut te rassurer, kadan, le charia Iron Bull sur un ton goguenard.

Il récolta un pseudo coup de poing dans le flanc de la part de son compagnon puis il recentra son attention sur Arkant :

- Et vous voudriez qu'on vous accompagne là-bas ?

- Une épée et un bâton en plus ne feront pas de mal. Qui sait ce qui nous y attend ?

- Et Cassandra et Sera ? interrogea le Qunari.

- Sera n'est pas à Fort Céleste en ce moment et Cassandra a bien assez à faire avec les Chercheurs et la Chantrie. Et je préfèrerais qu'elle reste ici pour tenir les rênes de l'Inquisition.

- Pour sûr. Une expédition dans les Terres Occidentales... Ça promet d'être charmant, ironisa Dorian.

- Nous deux sous une tente étroite, kadan. Voilà qui devrait être intéressant.

- Ô ! Peut-être que je tiens l'occasion d'être enfin au-dessus, pour une fois...

- Soyez simplement prêt à partir, leur intima Arkant en tâchant de chasser les images salaces qui lui passaient par la tête.

Il prit alors congé, préférant ne pas perturber davantage le programme nocturne de ses deux amis, puis il retrouva sa propre chambre. Quand il y entra, un corbeau était posé sur le bureau, un message enroulé dans un tube métallique autour de la patte. Arkant s'approcha de l'oiseau et l'en soulagea, son devoir apparemment accompli, le volatile repartit en trombe par la fenêtre et prit la direction d'Orlaïs. L'Inquisiteur déroula le parchemin et lut le mot qu'il portait :

Retrouvez-moi à la Grande Cathédrale. Quelqu'un souhaite vous parler. Amenez le Garde avec vous.

Le nom de "Rossignol" venait parapher la note.

- On dirait bien qu'on tient la première étape de notre voyage, dit-il en regardant le corbeau disparaître au loin.

*****


Dernière édition par PB-Trinity le Sam 24 Jan - 14:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Chapitre 3   Dragon Age l'Union EmptySam 24 Jan - 14:07

*****


Au matin, Fort Céleste s’éveilla dans l’effervescence d’une rumeur grandissante. La nouvelle n’avait pas tardé à se répandre comme une traînée de poudre : le Héros de Férelden était dans les murs de la forteresse. Son apparition au repas du matin ne manqua pas de créer l’évènement mais les gens, bien que curieux, respectèrent la tranquillité du cadet des Cousland. Jusqu’à ce que lui, Kamantz, l’Inquisiteur, ses Conseillers et ses compagnons ne se lèvent pour mettre au point leur plan tout du moins. A ce moment, la porte menant à la crypte s’ouvrit à la volée et laissa échapper une tornade rousse qui se rua sur le Garde.

- C’est vous ! C’est vraiment vous ! s’exclama l’arcaniste.

- Je suis désolé mais je… Créateur ! Dagna, c’est bien ça ?

- Je savais bien que vous ne m’aviez pas oubliée.

- Une jeune demoiselle d’Orzammar prête à tout quitter pour étudier la magie, c’est assez difficile à oublier, glissa Aedan avec malice.

- Vous devez sûrement avoir un millier de détails à régler avant votre départ mais si vous aviez ne serait-ce que quelques minutes à me consacrer… Il y a tellement de choses que je voudrais vous demander et vous montrer.

- Je n’y manquerai pas, lui promit Aedan.

- Génial ! Vous verrez, j’ai tellement appris grâce à vous. Il faut que je vous montre les plans de la rune disruptive que j’ai créée pour neutraliser le lyrium rouge ! Vous n’allez pas en revenir. Je vous ai dit que c’était grâce à vous, hein ? Ancêtres ! La forge est dans un désordre. Il faut que je range tout ça ! On se voit tout à l’heure, c’était vraiment un plaisir de vous revoir…

Aussi vite qu’elle était apparue, la jeune naine retourna dans la crypte pour y préparer la venue de son héros.

- Elle n’a pas changée, se réjouit Aedan.

- Elle nous a été d’une grande aide, lui dit alors Arkant. Sans elle, nous n’aurions jamais pu appréhender le chef des Templiers Rouges dans les Terres Sauvages d’Arbor.

- Et je suis sûr qu’elle vous réserve encore quelques surprises.

Le groupe prit la direction du centre de commandement et Aedan s’intéressa tout particulièrement à la carte de la table de l’état-major. Il déplaça plusieurs figurines en métal pour représenter le trajet qu’il avait suivi pour atteindre les Terres Occidentales et l’expliquer aux membres de l’Inquisition.

- Le premier obstacle sur mon chemin a été la chaîne des Pics de Gamord. Les contourner par le nord m’aurait pris trop de temps et leur ascension était trop risquée. Je me suis alors mis à la recherche d’un passage et j’ai fini par le trouver : une route des Tréfonds passant à travers la Faille de l’Abîme et conduisant à un thaïg sous les montagnes.

- A cet endroit ?! s’exclama Cassandra.

- Aucune information sur le clan qui l’aurait fait bâtir ? lui demanda Joséphine tout aussi surprise.

- Vu la quantité d’engeances qui occupait les lieux, on n’a pas vraiment pris le temps de faire de l’archéologie, ambassadrice, lui dit Kamantz.

- Une idée de leur nombre ? demanda Cullen.

- Je ne sais pas. Mais le nombre d’ogres présents sur place était bien plus important que la normale, ça j’en ai la certitude, précisa Aedan. Après le thaïg, la route continue jusqu’à un accès depuis la surface. Elle émerge dans une grotte située à l’orée des Lacs Sulfuriques. Les premières traductions de Morrigan parlaient de "la mort s’étalant aux pieds d’une montagne de feu". J’ai compris que ce que nous cherchions avait un lien avec la Mer de Cendres alors nous avons continué dans cette direction. Nous avons arpenté cette région pendant des mois. Tout ce temps, tout ce que nous avons pu voir était ces volcans tellement énormes qu’ils nous bouchaient l’horizon. Au moment où nous avons enfin atteint son extrémité avec la découverte d’une jungle au pied des montagnes, Morrigan nous a rejoints. Quand nous avons trouvé le premier sanctuaire et compris le fonctionnement des gemmes, elle nous a ramenés Kamantz, Farank et moi jusqu’aux Collines Foudroyés dans les environs de Kal-Sharok et la suite vous la connaissez. Je suis allé voir les Gardes pour demander de l’aide mais Weisshaupt avait été rasée et je suis donc venu vers vous. Voici mes notes sur le trajet à suivre pour retourner dans la jungle.

Il déploya sur la table un parchemin qui avait, de toute évidence, été déplié un grand nombre de fois. Il prolongeait la section occidentale de la carte en délimitant par quelques croquis les différentes zones explorées par Arkant et Kamantz ainsi que les points d’intérêt permettant de s’y repérer.

- Vous savez tout, conclut Aedan. En combien de temps vous pensez être prêts ?

- En nous servant de l’Aile du Griffon comme point de départ, je pense que vous pourrez être prêts à partir dans trois ou quatre jours, estima Joséphine. Une semaine au grand maximum, si on compte le temps nécessaire pour rejoindre la région.

- Nous nous assurerons que tout soit en ordre pour votre arrivée là-bas, promit Briala. Allez à ce rendez-vous à Val Royaux et tirez les choses au clair avec la Divine, nous vous attendrons à la Porte du Ponant.

- Soyez prudent là-bas, avec le Noble Jeu on n’est jamais à court de surprise à Orlaïs, particulièrement à Val Royaux, les avertit Cullen.

- Se faire passer pour la Divine serait une preuve d’amateurisme des plus affligeantes mais le commandant a raison. La possibilité d’un piège n’est pas à écarter, confirma Briala. Je vais mettre mes agents locaux aux aguets de la moindre rumeur juste pour être sûr.

- Vous avez une préférence pour notre créneau de départ ? demanda l’Inquisiteur à Aedan.

- Je suggérerai de partir en milieu d’après-midi. De cette façon on atteindra les routes principales pendant la nuit ce qui nous épargnera les caravanes marchandes et nous fera arriver plus vite à la capitale.

- Ainsi soit-il, conclut alors le Messager.

Le groupe se sépara alors en fonction des préparatifs de chacun. Dans l’après-midi et après avoir passé une grande partie de la matinée dans la crypte avec Dagna, le Héros eut besoin de changer d’air. Il monta sur les remparts et fit une halte sur ceux surplombant le pont-levis pour y admirer le paysage.

- La vue est encore plus impressionnante depuis là-haut, lui fit Cullen en désignant la tour où se trouvaient son bureau et ses quartiers.

- Je vous crois sur parole, commandant.

- Vous êtes prêts à partir ?

- Le temps pour l’Inquisiteur de régler certains détails de dernière minute et nous serons en route pour Val Royaux.

- Pourquoi la Divine vous a-t-elle convoqués à votre avis ?

- Je ne sais pas. Ma route et celle de Léliana ne se sont pas concrètement croisées depuis près de dix ans. Ca fait une drôle d’impression de la comparer à ce qu’elle était quand je l’ai connue à Lothering pendant l’Enclin et à ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Peu de gens peuvent se vanter d’être passé de barde en cavale à guide spirituel en seulement dix ans.

- Elle a toujours eu une très haute opinion de vous. Elle est assez difficile à cerner d’habitude mais quand elle parlait de votre temps ensemble, elle semblait être en admiration. Je ne sais pas si cela faisait partie de son jeu mais c’était presque comme si elle nourrissait des sentiments à votre égard.

- Nous en avions discuté à l’époque. Mon équipe et moi avions pour habitude de monter notre camp non loin des lieux vers lesquels nous allions. Un soir, Léliana a demandé à me parler et elle m’a avoué ses sentiments.

- Ce n’était pas réciproque, je présume ?

- Je partageais déjà un lien très fort avec Morrigan. Je n’avais jamais imaginé Léliana autrement qu’en amie : elle avait toujours un mot ou une anecdote à raconter autour du feu de camp pour divertir le groupe ou bien une oreille attentive à laquelle se confier.

- Des talents qu’elle a dédiés à des usages bien différents aujourd’hui, lui dit Cullen. J’ai eu l’occasion de discuter un peu avec votre compagne. Je suis surpris que quelqu’un issu de la noblesse féreldienne se soit impliqué dans une relation avec une apostate.

- Quelque chose chez elle m’attirait, m’intriguait… Je voulais savoir ce qui se cachait vraiment derrière ce masque de sarcasme et de cynisme. Je pense que notre relation l’a faite changer mais que c’est surtout Kieran qui y a contribué. Elle n’a plus été la même après sa naissance, elle faisait désormais passer les intérêts de Kieran avant les siens. Le genre d’action dont la Sorcière des Terres Sauvages que j’ai rencontrée aurait été incapable.

- Léliana pensait la même chose d’elle après son passage à Fort Céleste.

- Elle a certes fait du chemin dans la hiérarchie de Thédas mais votre progression est tout aussi honorable, Cullen.

- Entre vous, le Héraut de Kirkwall et le Messager, je commence à croire que le Créateur ou une quelconque force supérieure a décidé de toujours croiser mon chemin avec celui qui déchaînera ou non la fin du monde à chaque fois qu’elle se présente.

- Le Créateur a un drôle de sens de l’humour, alors… Je sais que vous me blâmez pour ce qui est arrivé il y a dix ans au Lac Calenhad, se risqua Aedan. Les templiers ne faisaient que leur devoir alors que les mages payaient le tribut de la trahison de l’un des leurs. Invoquer le Droit d’Oblitération aurait été comme leur faire payer deux fois le prix des manigances d’Uldred. Et il en était hors de question.

- Je ne vous blâme pas pour cette décision. C’est plus… compliqué. Je déteste cette décision car elle m'a montré la faiblesse de l'Ordre. La preuve que même lui n'était pas à l'abri du danger et de l'échec. Après ça je suis allé à Kirkwall et ça a été encore pire. Cette fois c'est l'autodestruction des Templiers que j'ai pu voir et même côtoyer. Et aujourd'hui il n'en reste pour ainsi dire plus rien.

- Vous avez eu votre part de choix aussi, n'en doutez pas. Sans votre intervention, Kirkwall serait probablement devenue un champ de ruines hanté par l'Immatériel.

- Je ne sais pas si de tels honneurs sont mérités mais je vous en remercie en tout cas. Qu’est-ce que vous pensez trouver là-bas ? lui demanda le commandant après avoir marqué un silence.

- Si le Puits du Jugement est d’origine elfique ça sera sûrement un artefact magique. Et connaissant les Anciens il y a fort à parier qu’il sera protégé.

- L’Inquisiteur pourra vous raconter son périple au temple de Mythal dans les Terres Sauvages d’Arbor, ça vous donnera un aperçu de ce qui vous attendra là-bas.

Un cliquetis métallique se fit alors entendre derrière lui et le Messager apparut dans sa tenue de mage de guerre, le métal du bâton de Tyrdda étincelant sous le soleil des Dorsales.

- Tout est prêt de notre côté, commandant, lui annonça Arkant en réajustant les bandages abdominaux de sa tenue.

- Nous avons passé le mot à l’Aile du Griffon. Ils sont en train de préparer des provisions et vos montures pour le voyage.

Les trois hommes quittèrent alors les remparts et rejoignirent la cour intérieure de Fort Céleste où deux chevaux attendaient leurs cavaliers. L'acolyte du Héros ainsi que les compagnons et les Conseillers de l’Inquisiteur s’étaient réunis avec quelques curieux pour saluer leur départ.

- Dorian et Iron Bull vous attendront à la Porte du Ponant, votre Grâce. Soyez prudents, les avisa l’ambassadrice.

La chef des Chercheurs Réformés apparut alors en armure de combat apparemment prête à voyager aussi.

- En tant que Main Droite de la Divine, ma présence ne sera pas de trop, dit-elle devant les regards interrogateurs qui se tournaient vers elle. La sollicitation d'une entrevue seul-à-seul avec Léliana risque d’attirer l’attention des Grandes Prêtresses et de compromettre votre opération. Si c'est moi, en revanche, qui fait une telle demande auprès de sa suite...

- Bien vu, en convint le Messager.

Ils se mirent tous les trois en selle puis, après une ultime vérification de leur matériel, élancèrent leurs chevaux sur le pont-levis de Fort Céleste.Le voyage dans les montagnes se passa sans encombre et ils atteignirent les contreforts des Dorsales au crépuscule, moment qu'ils prirent pour faire une pause et avaler une collation. Le soleil couché, ils reprirent leur cavalcade et prirent la direction de la Voie Impériale qui serpentait au loin devant eux. Autour du vestige de l'ancien Empire Tévintide, les camps de différentes caravanes allumaient des feux pour passer la nuit. Le trio profita de la route pour galoper à vive allure et gagner le maximum de temps. Ils quittèrent la Voie seulement quand les premières lueurs de l'aube commencèrent à morceler le ciel en bandes roses et grises. La lumière du jour naissant leur révéla leur destination : la ville de Lydes, encore distante de plusieurs heures de trajet mais néanmoins bien visible.

- Une halte pour récupérer ? proposa Cassandra.

- Ca ne serait pas de refus, approuva Aedan.

Le trio s'établit sur un bosquet pour y installer leurs duvets. L’Inquisiteur posa des glyphes de glace afin de protéger leur camp et les voyageurs purent s’endormir l’esprit tranquille et se remettre de leur périple.


*****


Dernière édition par PB-Trinity le Mar 17 Mar - 13:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Chapitre 4   Dragon Age l'Union EmptyDim 25 Jan - 15:51

*****


Le soleil était déjà haut quand Arkant, Aedan et Cassandra se réveillèrent et reprirent leur route vers Lydes. La cité orlésienne n'était qu'une étape de transition avant leur véritable but : le port auquel menait la Voie Impériale et qui allait leur permettre de traverser la Mer d'Ecume. Ils l'atteignirent en début d'après-midi et durent alors descendre de cheval pour se frayer un chemin à travers la foule compact de badauds et de marchands qui fourmillait sur place. Cassandra finit par leur faire signe de la suivre et ils trouvèrent l'embarcation qui allait les véhiculer. Un homme portant les insignes de l'Inquisition mit alors pied à terre en descendant sur l'embarcadère pour les accueillir.

- Votre Grâce, nous sommes prêts à partir à votre ordre, l'informa-t-il.

- Alors faites monter nos chevaux à bord et larguez les amarres, capitaine.

- Bien, votre Grâce.

Le Messager et ses compagnons gagnèrent alors le pont du bateau où les hommes de l'Inquisition s'affairaient pour mettre en branle leur bâtiment. Une demi-heure plus tard, le Passeur du Messager faisait route toute voile dehors en direction de la capitale.

- Le capitaine vient de m'informer que si le temps et la mer se maintiennent, nous devrions être à Val Royeaux dans la nuit, annonça Cassandra à ses deux compagnons de route.

- Vous pensez que la Chantrie va se mettre en travers de notre expédition ? lui demanda Aedan, visiblement préoccupé par cette possibilité.

- Que Léliana ait eu vent de votre retour en Thédas aussi vite est déjà étrange en soit, l'avertit Cassandra. Ceci dit la Chantrie est à nouveau unie maintenant même si les vieilles intrigues ont la vie dure au sein de la Grande Cathédrale.

- Quand j'ai vu les premiers effets de ses réformes, je vous avouerai avoir cru un instant qu'elle allait porter le coup de grâce à la Chantrie.

- C'est une bonne chose que vous lui ayez apporté votre soutien, Messager. Sans l'Inquisition pour assurer ses arrières je ne crois pas que les Grandes Prêtresses lui auraient laissé le temps de mettre en place ses projets, avoua la Chercheuse.

- C'est un sacré remodelage que l'Inquisition a apporté à Thédas, constata Aedan. Des conseillers, un quartier général... J'aurai aimé avoir de telles ressources à ma disposition pendant l'Enclin.

- Ca ne vous a pas empêché de mettre sur pied une armée suffisamment puissante pour terrasser l'archidémon, relativisa le Messager.

- Pour sûr, il aura suffit d'un peu de sang d'engeance et de quelques bouts de papiers trouvés au fin fond des Terres Sauvages de Korcari..., ironisa le Garde. Et malgré ça nous en subissons encore les conséquences aujourd'hui. Si Ostagar n'avait pas été la débâcle que nous connaissons, Lothering ne serait pas tombée et le Héraut ne serait jamais allé à Kirkwall. La rébellion des mages, Corypheus... Aucun des événements qui se sont produits là-bas n'auraient eu lieu.

- Peut-être, peut-être pas... On ne le saura jamais. L'ordre est revenu et nous avons enfin les moyens de faire en sorte qu'il reste, trancha l'Inquisiteur.

- Difficile de vous contredire sur ça, reconnut Aedan.

Le Passeur suivit sa route et, bien après que le soleil se fût couché, les feux de Val Royaux apparurent à l'horizon. La nuit était à un stade avancé quand le bateau accosta le port de la capitale. Le temps qu'on installe une rampe pour débarquer, Aedan observa les passagers d'un navire voisin qui posaient pied à terre. Sur le ponton, une passagère attira alors son attention. Cheveux noirs, yeux bruns... Il avait déjà vu son visage quelque part, mais où ? Il dut remettre à plus tard la réponse à cette question car l'inconnue disparut alors dans la foule au passage d'un chariot de marchandises. Le trio débarqua à son tour et prit la direction du monument qui dominait toute la ville : la Grande Cathédrale. Impressionnantes de grandeur et de faste, les deux tours qui avaient baptisé la troisième ère de l'époque chantriste paraissaient encore plus dantesques sous la lueur de la lune. Cassandra mena les deux hommes jusqu'à la chambre du Trône du Soleil où une elfe de la suite de la Divine vint à leur rencontre. Elle portait la tenue et la coiffe cléricales traditionnelles.

- Chercheuse Pentaghast, la salua-t-elle.

- Je sollicite une audience auprès de Sa Sainteté, s'annonça la Main Droite.

- La Divine vous attendait, dit-elle en les entraînant vers un escalier.

Elle les emmena jusqu'à une antichambre où elle les fit patienter en allant chercher Léliana. La Divine Victoria vint les accueillir quelques minutes plus tard, vêtue d'une simple tunique rouge et blanche aux emmanchures amples.

- Mes amis ! s'exclama-t-elle en échangeant une forte accolade avec Aedan puis avec Arkant. Cela faisait trop longtemps.

- Ca fait du bien de retrouver la civilisation, lui confirma le Garde.

- Vous êtes tous ici par rapport à la note que je vous ai envoyée, je présume ? voulut savoir la Divine.

- Oui, vous avez besoin de notre aide ? s'enquit le Messager.

- Moi ? Non, dit-elle en faisant signe à l'elfe d'aller chercher quelque chose. Je viens vous apporter mon aide.

La suivante amena alors deux autres hommes dans la pièce. L'un arborait une imposante armure de Garde des Ombres et aidait le deuxième à marcher. Celui-ci, visiblement affaibli, portait des bandages autour de l'abdomen que laissait entrevoir son pourpoint sans manche ouvert. Suivis du fidèle mabari de leur famille, les frères Hawke firent une entrée remarquée dans le salon de la suite sainte.

En voyant l'état de l'aîné, les trois invités de la Divine comprirent que le Héraut devait avoir un certain nombre de choses à partager avec eux.

- Racontez-leur ce qu'il s'est passé à Weisshaupt, Héraut, le pria Léliana.

- Comme je vous avais promis à l'Inébranlable, j'ai rejoint Weisshaupt pour y informer la haute hiérarchie de la Garde de la situation dans le Sud. Mon annonce couplée à celle des Gardes Sudistes de vivre au service du peuple a provoqué une scission dans la forteresse. La plupart des recrues et une poignée de lieutenants voulaient suivre cet exemple mais les commandants et les autres Gardes ne l'entendaient pas comme ça. Au lieu de trouver un compromis les hauts gradés ont décidé de faire un exemple et ont exécutés cinq recrues pour insubordination. Au final, tout ce qu'ils ont réussi à faire c'est à créer une insurrection. Une bataille a alors commencé et certaines recrues qui voulaient seulement se défendre ont invoqué des esprits pour se protéger...

- J'imagine déjà la suite, se désola Arkant.

- Pour protéger ceux qui les avaient appelés à l'aide, les esprits n'avaient pas d'autre choix que d'attaquer et de se corrompre pour se faire : très vite les démons ont commencé à déferler sur la forteresse et à massacrer tout le monde, dissident ou non, poursuivit le Héraut.

- On peut dire que vous avez le don pour semer le chaos partout où vous passez, lâcha Cassandra.

- On reparle de l'efficacité de vos interrogatoires, Chercheuse ? la rembarra sèchement Carver.

- Comment vous êtes-vous échappé, Hawke ? demanda Aedan.

- J’ai voulu défendre les recrues mais quand les démons ont commencé à apparaître, c’est très vite devenu un chacun pour soi. J’ai été attaqué par un groupe d’ombres qui m’ont gravement blessé et je me suis alors réfugié dans une grotte non loin de la forteresse. Je savais que j n’irais pas loin dans mon état, j’ai alors utilisé mes pouvoirs pour entrer dans une stase curative en espérant que quelqu’un finirait par me trouver.

- Mais cela fait plusieurs mois que Weisshaupt est muette, réalisa Arkant. Pendant combien de temps êtes-vous resté dans cet état végétatif ?

- Presque un mois. Le temps que les rumeurs de révolte se répandent et qu’une équipe soit envoyée pour confirmation.

- Des rapports antérieurs disaient que mon frère était en route vers la forteresse. Alors quand un groupe d’enquête a été mis sur pied, je me suis porté volontaire, histoire d’en avoir le cœur net. C’est Ayklanh, après plusieurs jours à ratisser la zone, qui a retrouvé la trace de mon frère, dit-il en désignant le mabari.

- Carver et les Gardes m’ont alors soigné sur place à grand renfort de magie et de cataplasmes curatifs.

- Il n’y avait personne à Weisshaupt quand j’y suis passé, nota Aedan. Où étiez-vous ?

- Le Héraut et son frère sont arrivés à la Grande Cathédrale il y a un mois pour m’informer de ce qui s’était passé, lui répondit Léliana. Garrett était encore dans un état préoccupant alors je leur ai offert l’hospitalité et des soins appropriés. Quand j’ai été informée du retour d’Aedan en Thédas et de son trajet qui s’orientait vers Fort Céleste, j’ai décidé de passer à l’action.

- La rumeur dit que vous êtes sur la piste d’un remède contre l’Appel, demanda Hawke.

- C’est exact.

- Alors, je vous propose mon aide.

- Et vos blessures ? s’inquiéta Arkant en désignant les bandages du Héraut.

- De simples cataplasmes au lyrium pour reconstituer mes énergies mystiques. Mes blessures sont guéries et mes forces physiques et magiques sont presque revenues à la normale.

- Si vous pensez pouvoir aider alors soit, approuva Aedan. Je ne vais pas dire non à…

Tout se passa alors en un éclair, un projectile siffla à travers la pièce et fut intercepté par une dague lancée par la suivante elfique. Puis, dans un geste d’une vivacité tout aussi effarante, celle-ci jeta un deuxième couteau entre deux tentures. Un cri de douleur se fit alors entendre et quelqu’un chuta derrière les épais rideaux en tissu pourpre. Aedan et l’Inquisiteur se levèrent et se saisirent de l’assassin qu’ils décapuchonnèrent en l’amenant devant Léliana.

- Marjolaine…

- Alors c’était vous que j’ai vu sur le quai, se rendit compte Aedan.

- Vous auriez mieux fait de me tuer quand vous en aviez eu l’occasion il y a dix ans, lui répondit la barde.

- Je croyais que l’Enclin t’avait eu, Marjolaine. A croire que même les engeances ne veulent pas de toi.

- Je t’avais promis qu’on n’en resterait pas là, Rossignol. Et je tiens toujours mes promesses.

- Je le sais bien, c’est pour ça que j’ai fait appel à des amis haut placés pour assurer mes arrières, lui dit Léliana en faisant un signe de tête à sa suivante.

La jeune elfe retira alors sa coiffe et au moins trois personnes la reconnurent au sein du groupe.

- Tallis ?! s’exclama la Chercheuse.

- Cassandra, je te présente ma Main Gauche.

- Une viddathari ? Ici ? s’étonna Hawke.

- Ma situation, suite aux événements de Château Haine, s’est quelque peu compliquée, Héraut. Les hommes de Salit qui ont survécus me traquent sans relâche depuis et, pour éviter de mettre en danger d’autres personnes de mon entourage ou du corps des Ben-Hassrath, j’ai décidé de rester à Orlaïs le temps de réguler la situation.

- En attendant, Tallis prendra la suite des fonctions que j’assurais avec Justinia, conclut Léliana.

- Que souhaitez-vous faire d’elle, Votre Sainteté ? demanda l’elfe aux cheveux rouges.

- Je t’ai épargnée une première fois, Marjolaine, et tu n’as pas voulu entendre raison…

- On savait dès le départ comment ça finirait, siffla l’orlésienne.

- J’avais au moins espéré… Mais il faut croire que tu as raison.

Tallis ramassa alors la fléchette empoisonnée originellement destinée à Léliana et, après un échange de regard avec celle-ci, la planta dans le cou de Marjolaine. L’espionne fut bientôt secouée par de violentes convulsions et les sons émis par sa gorge s’étouffèrent rapidement dans une écume écarlate qui jaillit ensuite de sa bouche. Quand elle s’immobilisa dans un ultime râle humide, Tallis posa deux doigts sur son cou :

- C’est fait, annonça-t-elle.

- Qu’on l’emmène dans la crypte pour qu’elle y soit embaumée comme il se doit.

La Divine emmena alors son groupe vers un salon privée pour pouvoir reprendre leur discussion :

- Pauvre folle, pourquoi n’as-tu pas lâché prise ? souffla-t-elle.

- L’erreur est mienne, j’aurais dû la tuer quand nous l’avons traquée à Dénérim, s’excusa Aedan.

- Non. Nous lui avons montré que nous valions mieux qu’elle en lui laissant une autre chance. C’est elle qui s’est fourvoyée en ne sachant pas la saisir, lui répondit Léliana. Et je crois que le Héraut attend toujours une réponse de votre part, recentra-t-elle alors.

- Si vous vous sentez d’aplomb pour un tel voyage, je n’y vois aucun inconvénient, toute aide est la bienvenue. Vous souhaitez accompagner votre frère ? demanda-t-il en se tournant vers Carver.

- Ce n’est pas l’envie qui me manque mais je dois d’abord penser à la Garde. Avec la disparition de Weisshaupt notre nombre vient encore de diminuer de façon drastique. Je vais plutôt rejoindre mes frères d’arme pour décider avec eux de la suite. Et toi aussi mon vieux, dit-il en grattant la tête du mabari allongé à ses pieds.

- Alors tout est réglé, conclut la Divine. La nuit a été longue pour tout le monde, j’ai pris l’initiative de faire préparer des chambres à votre intention. Des gens de ma suite vous attendent pour vous y conduire.

Elle raccompagna ses invités jusqu’à l’entrée de la suite cléricale, ne manquant pas au passage de dévisager le corps de Marjolaine couvert d’un drap blanc que les préposés allaient bientôt emmener. Les frères furent reconduits jusqu’à leurs chambres dans une aile voisine et le groupe de l’Inquisiteur fut installé non loin au même étage où ils purent tous profiter du confort d’une chambre. Un luxe dont ils allaient devoir apprendre à se passer pour quelques temps.


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MessageSujet: Chapitre 5   Dragon Age l'Union EmptyJeu 19 Fév - 23:12

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Quatre jours, c’est le temps qu’il fallut au Garde, au Héraut, au Messager et à la Chercheuse pour atteindre leur destination. Alors que le soleil se couchait sur la Porte du Ponant, les quatre cavaliers dépassèrent les deux énormes statues tévintides surplombant la Porte de Toth. Au loin, les premiers flambeaux commençaient à illuminer l’Aile du Griffon d’une multitude de points orangés. Les hommes de l’Inquisition réservèrent un accueil chaleureux à leur leader et à ses compagnons qui retrouvèrent les trois Conseillers ainsi que Dorian et Iron Bull. La présence de Hawke créa la surprise et incita tout le monde à se rassembler rapidement sous la grande tente de commandement dressée sur les hauteurs du fort. Le Héraut de Kirkwall y rapporta son histoire et celle-ci fit apparemment son effet :

- Donc la Garde est vraiment sur le point de disparaître ?! s'étonna Cullen.

- On se doutait que quelque chose n'allait pas, commandant, relativisa Briala. Mais je ne m'attendais pas à ça effectivement.

- Avec la quasi-totalité des Gardes de Rang disparus, ce remède contre l'Appel prend une toute autre tournure, leur fit comprendre Kamantz.

- En effet, confirma son protecteur. Si les derniers Gardes les plus âgés et les plus aguerris commençaient à entendre l'Appel et se rendaient dans les Tréfonds, s'en serait fini de l'Ordre.

- Alors ne gaspillons pas de temps, trancha Arkant. Nous partirons demain à l'aube.

- Je vais faire passer le mot dans le fort pour que tout soit prêt demain matin, annonça Cullen.

La troupe régla les derniers détails avant de se séparer pour gagner leurs tentes respectives. Calme et silencieuse, la nuit défila sur la Porte du Ponant et le moment fatidique du départ arriva très vite. On confia un cheval à chaque membre de l’expédition sauf à Iron Bull à qui on fit monter un cochard de guerre pour supporter son imposante carrure. Chaque animal portait un lot de sacs et de paquets pour l’expédition. Tout le monde se mit en selle, ne resta bientôt plus que l’Inquisiteur qui fit ses adieux à ses proches :

- Je vous confie les rênes, dit-il en se tournant vers Cassandra.

- Pas trop longtemps, j’espère. Soyez prudent, Inquisiteur.

Arkant se tourna alors vers Joséphine. Un simple regard entre les deux amants parla pour eux et ils se contentèrent d’une chaude étreinte

- Reviens vite, lui souffla-t-elle.

- Comme toujours, lui promit-il.

Ils se libérèrent alors l’un de l’autre puis on fit ouvrir la herse protégeant l’entrée de l’Aile de Griffon. L’Inquisiteur prit place sur son cheval puis, après un dernier regard autour de lui, l’élança à travers la plaine désertique. Arkant, Aedan, Kamantz et Farank en tête, le groupe chevaucha vers le sud-ouest en direction de la Faille de l’Abîme. Avec le relief relativement plat de la région, la troupe atteignit le canyon au crépuscule. Avec les Pics de Gamord emplissant l’horizon, la gigantesque déchirure paraissait encore plus impressionnante.

- On ferait mieux de camper ici pour la nuit, conseilla Aedan. Les engeances remontent généralement plus près de la surface après le coucher du soleil.

Ils posèrent pied à terre puis montèrent le camp. Quand le feu fut attisé puis stabilisé, Aedan réunit ses compagnons autour de lui et leur expliqua la suite de leur périple en décrivant leur trajet sur une carte.

- Il y a un défilé pas très loin d’ici. Il descend en pente douce depuis la surface jusqu’au fond de la Faille. La route des Tréfonds se trouve juste à sa base.

- Et après ? demanda Iron Bull.

- On entre dans le réseau des Tréfonds en lui-même, lui répondit Kamantz. Coulées de lave, éboulements, détours dans des cavernes infestées d’engeances, bestioles en tous genres... Plus on approchera du thaïg pire ça sera.

- Et la zone grouille d’ogres, beaucoup plus qu’elle ne devrait, ajouta Aedan.

- En clair, une balade de santé, résuma Hawke.

Après un repas frugal, ils s’emmitouflèrent dans leurs duvets en pensant à ce qu’ils allaient devoir affronter sous terre. Le lendemain, il était presque midi quand ils arrivèrent devant l’accès. De part et d’autre de la faille, deux énormes déchirures fendaient la roche de la paroi sur environ cinq mètres de hauteur. Entre les deux, les restes émiettés d’une route reliaient les deux côtés de l’abîme. Glorieux vestiges d’un lointain passé, quand cette voie n’était pas encore exposée à l’air libre. Les non-mages allumèrent des torches et les adeptes des arcanes illuminèrent leurs bâtons avant que tout le groupe ne s’engouffre dans les Tréfonds. Avec les bouleversements géologiques qui avaient mené à la formation de la faille, les premières dizaines de mètres furent compliquées, amenant le groupe à se déplacer avec prudence parmi les gravats. Quand le point d’accès ne fut plus qu’une vague ligne lumineuse dans le lointain, la troupe dû effectuer son premier détour. Un éboulement avait entraîné une partie de la voûte, bloquant ainsi le chemin.

- Par où maintenant ? demanda Dorian au Héros.

- Par-là, dit-il en désignant une ouverture étroite pratiquée dans la paroi rocheuse.

L’étroitesse du passage les amena à descendre de leurs montures et l’expédition dû se déplacer en file indienne pour continuer. Leur trajet dans les galeries les amena jusqu’à une vaste grotte haute de plafond et ornée de stalactites et de stalagmites.

- Je suis étonné qu’on n’ait pas encore rencont…

Dorian n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une multitude de couinements retentit alors tout autour d’eux. Sans crier gare des pattes velues émergèrent à leur tour de plusieurs crevasses serpentant au sol.

- Tu disais, kadan ? jubila Iron Bull en se saisissant du Berceau de Sulevin.

- Oh ça va, rétorqua le tévintide avant de projeter une barrière à l’attention du groupe.

Une dizaine d’arachnides émergèrent alors en faisant claquer leurs mandibules. Dorian lança une cage statique aussitôt suivie d’un éclair en chaîne qui paralysèrent et neutralisèrent trois créatures qu’Iron Bull se chargea de réduire en bouillie informe. L’Inquisiteur attira l’attention de deux d’entre elles en utilisant l'Ancre pour projeter une singularité qui absorba l’énergie vitale d’une araignée. La deuxième vit sa rapidité réduite à néant par une étreinte statique avant d’être lacérée de coups de lame spirituelle. Aedan lança la dague de sa main non-directrice dans l’œil de l’un des montres pour l’aveugler et faire diversion. Il prit alors l’épée de sa famille à deux mains et sprinta en direction de l’araignée qui vit bientôt ses quatre pattes gauches sectionnées. Le Garde en profita alors pour asséner un coup fatal entre le corps et la tête de la créature. Hawke, Kamantz et Farank firent équipe pour se débarrasser des dernières. Le Héraut usa d’un cône de glace pour figer leurs assaillantes puis le soldat et le mabari entrèrent en jeu pour achever le travail. Quand les effets de son sort de froid commencèrent à se dissiper, Hawke ordonna à ses deux coéquipiers de s’écarter et il lança une boule de feu qui détona en ramenant le silence dans la grotte.

- Tout le monde va bien ? s’enquit Aedan.

Pas de réponses sonores mais les visages de l’expédition suffirent. Ils rassemblèrent et calmèrent leurs montures avant de continuer. Des araignées solitaires ou quelques groupes de chattemites mis à part, l’avancée de l’expédition se poursuivit étonnement sans encombre pendant les deux jours qu’ils passèrent dans ce réseau de cavernes. Après une dernière galerie, ils retrouvèrent enfin la route naine de leur point de départ.

- C’est la dernière étape avant le thaïg, restez sur vos gardes, les prévint Aedan.

- Quelque chose cloche, lança alors Kamantz. On aurait dû croiser des engeances depuis longtemps.

- Et je ne ressens pas leur présence, confirma le Garde.

Tandis qu’ils s’interrogeaient, un premier élément de réponse se présenta à eux sous la forme de plusieurs cadavres de hurlocks dont un chef de meute. Non loin d’eux, le corps d’un nain en armure lourde attira l’attention d’Aedan. Sa tête avait été fracassée par la masse d’arme du hurlock alpha mais les emblèmes de son armure permirent de l’identifier malgré tout.

- La Légion…, comprit le Héros. Et le sang est à peine coagulé.

- Voilà qui explique l’absence des engeances, dit alors Arkant.

- Si la Légion a attiré leur attention alors il va falloir redoubler de vigilance dans le thaïg, réfléchit Hawke.

- Je me demande ce qu’ils font aussi loin d’Orzammar, s’interrogea Dorian.

- Une seule façon de le savoir, déclara Aedan en se remettant en selle.

Profitant d’avoir regagné le réseau des Tréfonds, tous se mirent à chevaucher pour atteindre le thaïg le plus rapidement possible. A mesure de leur progression, la présence de la Légion des Morts et des engeances se fit de plus en plus visible : des traces de combat et des corps de créatures jalonnèrent leur trajet de façon régulière. Au terme de plusieurs heures, la route qu’ils suivaient déboucha enfin sur une immense ouverture entourée de colonnes dans lesquelles étaient taillées des statues de Hauts. La voie des Tréfonds donnait sur un large chemin de terre qui descendait en pente douce vers leur destination. En contrebas de l’accès, trônant au centre d’une immense caverne, le thaïg se tenait fièrement, attendant, qu’un jour, les descendants de ses bâtisseurs viennent le reprendre. A peine sorti des Tréfonds, des murmures assez insistants commencèrent à assaillir Aedan.

- Prudence, prévint-il en posant sa main sur le pommeau de son épée. Les engeances sont là.

Ils posèrent pied à terre et pénétrèrent dans la cité. Autour d’eux, les traces de violents combats se faisaient toujours plus nombreuses. Une nouvelle énigme apparut quand ils atteignirent une placette où ils trouvèrent toute une traînée de corps mêlant hurlocks, hurleurs et genlocks. Les engeances avaient été brûlées à un degré avancé mais la disposition anarchique des cadavres laissait penser que ce n’était pas le fruit d’un processus crématoire, quelque chose de magique s’était produit ici.

- Ils enrôlent des mages maintenant dans la Légion ? demanda Dorian à qui ce détail n’avait pas échappé.

- Pas à ma connaissance, lui répondit Aedan.

- Quelque chose vous préoccupe ? demanda le Messager en voyant l’air perplexe du Garde.

- La dernière fois cet endroit grouillait d’engeances. Je sais que la Légion est d’une efficacité légendaire pour les combattre mais là… Il y a autre chose à l’œuvre ici.

Tandis que le reste de l’expédition tâchait de trouver une explication aux mystères qui les entouraient, Kamantz partit en éclaireur avec Farank et trouva, à l’angle d’une maison, une surprise de taille.

- Aedan ! appela-t-il. Je crois que vous devriez voir ça.

Le groupe répondit à l’appel du guerrier et put alors voir sa découverte : trois ogres se tenaient devant eux, immobilisés dans leur ultime posture par une gangue de métal brillant qui leur donnait des allures de statues.

- Ca me semble familier, lança Hawke.

Un bruit de roche derrière eux les firent sursauter et mettre leurs armes en joug. Une forme sombre émergea alors de derrière les éboulis d’une habitation partiellement effondrée et se dirigea vers eux.

- Enchantement ?

- Sandal ?! lâchèrent en cœur Hawke et Cousland.

Presque aussitôt, deux autres compagnons du jeune nain le rejoignirent en venant du même endroit.

- Maître Hawke ! s'exclama une elfe en armure légère.

- Orana, Bodahn ? Qu’est-ce que vous faites ici ? s’étonna le Héraut.

- Ah, Messeras ! Quelle aventure, s’exclama le marchand en saluant Aedan et Hawke. Nous faisons partie d’une expédition ordonnée par le roi Behlen pour reprendre ce thaïg aux engeances. La Légion était supposée entamer le travail des troupes du roi en éliminant le maximum de résistance mais nous avons été séparés par les combats.

- Et où sont les Légionnaires, Bodahn ? demanda Aedan.

- Plus loin, ils ont condamné l’autre accès principal de la grotte pour acculer les engeances.

- Ce qui veut dire qu’ils ont également bloqué notre unique chemin jusqu’aux Lacs, déplora Kamantz.

- On verra ça en temps et en heure, relativisa Aedan. Pour le moment, tâchons de retrouver la Légion, ils ont sûrement besoin d’aide.

Le groupe approuva et se mit en marche dans l’ancienne cité naine. Avec les nombreux corps d’engeances qu’ils trouvèrent sur leur route, ils durent redoubler de prudence pour ne pas se retrouver infectés par la corruption. Comme l’avait dit Aedan, de nombreux ogres faisaient partie du lot.

- Je croyais que les ogres étaient rares dans les rangs des engeances, leur fit remarquer Iron Bull.

- Ils le sont, en temps normal, lui confirma le Héros.

- C’est également possible que ce thaïg soit resté suffisamment isolé pour que les engeances aient pu y proliférer à leur guise, tenta d’expliquer le Messager.

- C’est une possibilité, oui.

Derrière eux, Hawke avait pris son ancienne domestique avec lui sur son cheval. La vie nomade des deux nains semblait lui avoir réussie : le Héraut se souvenait d’une jeune fille craintive et timide mais celle qui se tenait devant lui semblait bien plus pétillante.

- Je suis contente que vous vous en soyez sorti, maître. Les dernières rumeurs étaient loin d’être rassurantes.

- J’en aurai autant à dire à ton sujet. Regarde-toi ! Un an sur les routes et te voilà devenue une vraie guerrière.

- Je n’irai pas jusque-là, rougit-elle. Mais c’est vrai que sans Bodahn je ne sais pas ce que je serais devenue.

- La dernière fois que l’on s’est vu, je vous avais laissés tous les trois avec Merrill et son clan. Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?

- Quand la situation à Kirkwall a dégénérée, Merrill et les siens ont décidé de partir et ils nous ont autorisés à les accompagner. Ce sont eux qui m’ont offert cette armure et qui m’ont appris à me défendre en m’enseignant les bases du maniement d’une dague, l’arc n’était pas vraiment ma spécialité, ajouta-t-elle en souriant. Sandal avait reçu une proposition de la Cour Impériale alors nous nous sommes rendus à Orlaïs.

- Si vous êtes maintenant dans les Tréfonds, je suppose que ça ne s’est pas passé comme prévu.

- Non. L’Impératrice était intéressée par Sandal dans le seul but d'utiliser ses talents magiques dans la guerre contre son cousin. Nous avons donc repris la route sans donner suite. J'ai assisté Bodahn dans ses affaires jusqu'à ce que le roi Behlen fasse circuler la nouvelle de cette expédition de la Légion. Nous nous sommes proposés pour les assister.

L’expédition arriva alors au niveau d’un gouffre qu’ils traversèrent grâce à un pont taillé dans la pierre. Au loin on pouvait entendre l’écho des combats contre les engeances. Après une dernière cavalcade jusqu'à l'autre bout de la cité, le groupe arriva à temps pour voir les membres survivants de la Légion refouler les dernières engeances dans un tunnel. A leur approche, les guerriers se dispersèrent pour former un périmètre de sécurité autour de la galerie. L'un d'eux vint alors à leur rencontre en portant sa hache de guerre ensanglantée sur l'épaule.

- Garde Cousland ! Drôle d'endroit pour se rencontrer.

- Mais pas illogique quand il s'agit de la Légion, lui fit remarquer le Héros.

- Je ne dirai pas le contraire, en convint le Légionnaire.

- Quelle est la situation, ici ? voulut savoir le Messager.

- Toutes les engeances se sont repliées dans ce tunnel.

- Repliées ? demanda Hawke.

- Nous les avons certes diminuées mais ce sont elles qui se sont réfugiées là-dedans. Comme si elles cherchaient à protéger quelque chose. Mes hommes et moi avons pour ordre d'attendre les troupes d'Orzammar une fois la cité pacifiée et nous nous y tiendrons.

- Alors on dirait que c'est à nous de tirer ça au clair, en déduisit Arkant.


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MessageSujet: Chapitre 6   Dragon Age l'Union EmptyMer 4 Mar - 23:31

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Confiant leurs montures aux deux nains et à l’elfe, la troupe se mit en chasse des dernières engeances. A en juger par les traces de griffes sur les parois du tunnel, cet accès n’avait rien de naturel.

- C’est par là qu’elles ont dû entrer dans le thaïg, supposa Aedan.

- Donc on va droit sur leur nid, se réjouit Iron Bull. Moi qui pensais que la Légion nous avait mâché le travail.

Au bout de quelques minutes, des relents putrides commencèrent à se faire sentir et des vésicules de chairs apparurent dans le tunnel.

- Ca sent mauvais. Au propre comme au figuré, lança Dorian.

- On se rapproche, les avertit Aedan en sentant les murmures s’amplifier dans sa tête.

Encore une vingtaine de mètres et tout le monde put percevoir clairement des grognements et des cris gutturaux en provenance d’une ouverture au loin. Quand ils débouchèrent de celle-ci, la vision qui se présenta à eux les amena à vite se mettre à couvert sur une corniche surplombant la grotte où ils venaient d’arriver.

- Vishante kaffas, jura le tévintide.

- Il ne nous manquait plus que ça, se désola Aedan.

La grotte formait une large rotonde. Le nombre d’engeances qui s’y étaient réunies était tel qu’il était presque impossible de distinguer le sol de la caverne. A l’opposé de l’expédition, un promontoire rocheux séparait et supportait ce que la horde voulait protéger : une mère couveuse.

Monstrueuse, celle-ci arborait un corps arachnéen solidement planté dans le sol par d’énormes tentacules et hérissé, en son centre, d’une série de cornes qui se prolongeait sur sa colonne vertébrale jusqu’à sa nuque. Son tronc humanoïde supportait cinq paires de seins dont les trois inférieures encadraient un orifice vaginal démesuré qui faisait la taille d’Iron Bull. Saillant d’entre les lèvres protectrices de l’organe, trois paires de tentacules s’agitaient frénétiquement. Enfin, la tête de la créature était surmontée d’une imposante paire de cornes et sa bouche s’était transformée en une puissante mandibule dont les deux parties peinaient à dissimuler une dentition déformée et putréfiée par la corruption à l’instar de sa peau et de ses ongles qui arboraient un aspect gris et parcheminé pour la première et quasi-métallique pour les derniers.

- On dirait…, commença Dorian.

- Une Qunari, acheva son amant.

La reine de la horde poussa soudainement un cri strident qui perça les tympans du groupe et créa l’hystérie chez les engeances qui se mirent à scander des cris enragés. L’abdomen de la mère-couveuse se contracta alors par spasmes brusques puis, avec l’assistance de ses appendices génitaux, accoucha d’un imposant cocon qui se posa sur le sol de la grotte. Quelques secondes plus tard, la créature à l’intérieur s’éveilla et déchiqueta la fine membrane qui la recouvrait. Un ogre de taille moitié moindre qu’un adulte et aux cornes immatures se releva ensuite en poussant un grognement mauvais.

- Voilà pourquoi il y a autant d’ogres ici, comprit Kamantz en tâchant de couvrir le vacarme exulté des engeances.

- Comment on va en venir à bout ? demanda le Messager. Il y en a trop.

- Le chef a raison, intervint le Qunari. Non pas que ça me dérange mais ça risque d’être déjà assez tendu avec la mère maquerelle. Alors si on doit en plus se farcir toute la horde.

- On peut peut-être éviter l’affrontement direct, leur dit Hawke après avoir examiné les alentours. Est-ce que l’un d’entre vous à des grenades à poix ?

L’acolyte du Héros de Férelden sortit alors d’une besace une poignée de cinq sphères en verre emplies d’un fluide brun foncé.

- Quelle est votre idée, Hawke ? voulut savoir le Messager en voyant le Héraut se saisir d'une rune.

- Vous allez voir, fit-il en jetant la rune en l'air avant de la rattraper au vol. On doit se répartir sur la corniche. Les guerriers à chaque extrémité et les mages au centre à intervalle régulier. Prenez une grenade par groupe et à mon signal lancez-la droit devant vous au centre de la horde.

Le groupe suivit les instructions du Héraut : Aedan et Kamantz se postèrent à l’extrémité située près du tunnel, Iron Bull et Farank allèrent couvrir l’autre. Quant à Dorian et Arkant, ils se positionnèrent chacun entre l’un des deux groupes et Hawke donna son signal peu de temps après. Tout le monde s’exécuta et lança sa grenade selon la trajectoire convenue. Celles-ci éclatèrent en répandant leur contenu et c’est là que Hawke usa de sa rune après l’avoir chargée en énergie magique. Il la lança à la suite des autres projectiles et la petite pierre, après avoir brillée quelques instants d’un éclat rouge vif, explosa brutalement en répandant une pluie de feu sur les engeances qui ne furent pas tuées par le souffle de la déflagration. La poix répandue sur le sol s’enflamma alors en transformant la caverne en brasier. L’incendie répandit la panique parmi les engeances qui essayèrent de s’échapper mais rencontrèrent à la place les lames des guerriers et les crocs du mabari. Au vacarme des cris stridents de la mère-couveuse et de la horde combattant les épéistes vint s’ajouter celui des sortilèges des mages qui déversèrent boules de feu, cônes de glace et éclairs en chaîne pour faciliter la tâche de leurs équipiers en affaiblissant l’arrière-garde des engeances. Au terme d’un combat intense, l’action combinée du groupe et du feu grégeois décima les créatures des Tréfonds. Quand un dernier trio de hurleurs fut réduit en miettes par Iron Bull après avoir été piégé par une mine de glace, le groupe descendit de son surplomb rocheux pour se rassembler en contrebas.

- Où vous avez trouvé cette rune ? demanda l’Inquisiteur au Héraut. Je n’en ai jamais vue de telle.

- Sandal me l’a donnée quand lui et Bodahn se sont joints à l’expédition de Varric et de son frère. Je l’avais mise de côté pour une situation de ce genre. En tout cas il n’avait pas menti en disant BOUM quand il me l’a décrite.

En prenant soin d’éviter les cadavres ou les résidus de poix qui brûlaient encore, ils se rejoignirent devant l’esplanade de la mère-couveuse où celle-ci, folle de rage, s’agitait en tous sens en poussant des hurlements dignes d’un animal à l’agonie.

- Sacrées paires de…

- Oui, amatus, on a remarqué, l’interrompit Dorian.

- Vous en avez déjà combattues, Aedan. Un conseil avant de l’engager ? voulut savoir Arkant.

- Regardez où vous mettez les pieds, se contenta de lui répondre le Garde en dégainant ses épées.

Ils se rapprochèrent de la crevasse les séparant de la matriarche quand le sol tout autour d'eux se mit à vibrer. Sans sommation, une demi-douzaine de tentacules surgirent alors du sol en ondulant. Chacun était coiffé à son sommet d’une série de piques osseux effilés et tranchants comme des rasoirs.

- Attention, ne les laissez pas vous toucher ! les avertit Aedan.

Tels des cobras, les appendices fondirent sur leurs proies en essayant de les empaler. Chaque fois qu'un tentacule ratait sa cible, cela semblait rendre la mère-couveuse encore plus démente. Comme si elle prenait du plaisir dans ce jeu du chat et de la souris, elle redoublait d’ardeur à chaque nouvelle tentative. Déjà éreinté par son assaut sur les engeances, le groupe éprouva des difficultés à contenir ces assauts. Alors qu’il était parvenu à trancher l’un de ces membres répugnants, Iron Bull fut momentanément vulnérable le temps d’en extraire son arme. Dans un sursaut de colère vengeresse et sournoise, la couveuse l’attaqua à revers. Les réflexes hors pairs du qunari lui évitèrent l’empalement mais il ne put empêcher les petites lames osseuses de s’enfoncer dans son dos.

- Amatus ! s’exclama le tévintide en voyant son partenaire tomber à genoux.

Il immola le tentacule qui avait blessé Bull puis il se tourna vers la mère des engeances en lui lançant une boule de feu qu’il surchargea en mana pour en amplifier la puissance. L’onde de choc dégagée par le sort décrocha plusieurs stalactites dont une vint se ficher sur les tentacules qui maintenaient la reine-mère ancrée dans le sol. Mutilée, brûlée au corps et au visage, elle laissa alors éclater toute sa colère en usant de ses appendices pour balayer le groupe qui fut brutalement renversé sur le sol. Sonné par l’attaque, Arkant n’eut pas le temps de réagir que l’un d'entre eux se resserra autour de lui et l’immobilisa. Le membre tentaculaire souleva alors l’Inquisiteur en fracturant le sol de la crevasse à son point de sortie et l’amena jusqu’aux mandibules de la matriarche. Celle-ci dévoila sa dentition pourrie et passa alors sa langue faisandée et démesurée sur le visage du Messager. La viande fraîche de cet humain sembla la combler de joie et elle se mit à rouler des yeux en présentant le mage devant son orifice génital.

- Trevelyan ! s’exclama Hawke.

En un instant, et malgré ses tentatives pour se dégager, le chef de l’Inquisition, disparut dans les entrailles de la mère-couveuse, servi en pâture aux ogres qui y étaient en gestation.

- On la crève ! beugla alors Iron Bull qui semblait retrouver ses esprits.

Le qunari usa des effets berserks de sa psychomancie pour tirer profit de ses blessures et effectuer un bond prodigieux qui lui permit de se raccrocher au promontoire de la couveuse pour y grimper. Poussés par leur rage, Aedan et Kamantz firent de même en franchissant la crevasse avant de s'aider mutuellement pour escalader et passer à l'attaque avec Bull tandis que Dorian et Hawke reprenaient leurs rôles de soutien. La couveuse fut bientôt couverte de blessures sanglantes mais c'était comme si chaque plaie la rendait plus forte. Malgré les sorts de guérison prodigués par le Héraut il était évident que la fatigue et l'épuisement commençait à gagner du terrain dans les deux camps. Quand Iron Bull usa du Berceau pour effectuer une imposante saignée dans le flanc de la matriarche, celle-ci émit un cri de douleur atroce. Le mercenaire pensa l'avoir grièvement blessée mais il déchanta très vite en voyant l'abdomen du monstre commencer à se contracter en laissant apparaître d'étranges lueurs vertes. Accablée par une douleur épouvantable, celle-ci se prit la tête entre ses mains griffues avec une telle force qu'elle se lacéra le visage et se fut bientôt tout son corps qui fut envahi de la même lumière qui devenait de plus en plus aveuglante. Quand la mère-couveuse eut quasiment disparue dans un halo d'énergie, Aedan et les autres prirent leur distance juste au moment où celui-ci se rétracta brutalement :

- On dégage ! ordonna Kamantz en se jetant avec les autres par dessus le promontoire.

A peine avaient-ils sautés qu'une déflagration dans leur dos propagea une onde d'énergie de l'Immatériel accompagnée des fragments du corps de l'engeance-mère qui, dans un ultime cri d'horreur, fut tout simplement déchiquetée par le souffle. Apocalyptique, l'explosion fut d'une puissance telle que de nombreux corps d'engeances furent repoussés à l'arrière de la grotte. Un silence de plomb retomba ensuite, troublé seulement par le bruit des guerriers qui se relevaient péniblement. Une fois réunis, ils retournèrent tous sur le promontoire pour tâcher de comprendre ce qui venait de se produire. Là où se tenait la mère-couveuse, ils trouvèrent ses restes enveloppés d'une fumée verdâtre. Eclaté de l'intérieur, son tronc d'arachnide était ouvert en deux sur toute sa longueur et de longs filaments épais et visqueux reliaient encore les deux côtés entre eux. De son tronc ne subsistait que la base de celui-ci avec la moitié inférieure de son cloaque s'écartant en un V grotesque sur ses entrailles monstrueuses. Quant au reste du corps il avait probablement été annihilé par l'explosion ou dispersé à travers la grotte. Le groupe s'apprêtait à faire volte-face quand une silhouette aux yeux verts étincelants et entourée d'une brume de même couleur fit son apparition. Couvert de sang et de débris organiques divers, l'Inquisiteur parvint finalement à s'extraire du cadavre de la pondeuse et tituba avant de s'écrouler quand l'Ancre et son corps se débarrassèrent de l'éclat lumineux qui les animait. Hawke et Aedan se précipitèrent sur lui et s'assurèrent qu'il allait bien puis le soulevèrent ensuite pour enfin quitter la grotte. Avant d'entrer dans le tunnel, Dorian se tourna une dernière fois vers le charnier créé par les combats et lança une boule de feu qui raviva les résidus des grenades à poix et incinéra une nouvelle fois les corps des engeances. L'allure ensanglantée de la troupe ne manqua pas de créer la stupeur à leur retour dans le thaïg. Les Légionnaires survivants vinrent aussitôt leur prêter assistance et les aidèrent à installer l’Inquisiteur à leur campement.

- Nous avons repéré des sources chaudes non loin d’ici, si vous souhaitez vous purifier. Nous allons nous occuper de votre compagnon.

Ils suivirent un guerrier qui leur montra le chemin et les mena près d’une cascade. Celle-ci se répandait dans sept petits bassins répartis en étages et cerclés de minéraux. La formation géologique laissait émaner moult vapeurs à l’odeur très légèrement soufrée. Ils remercièrent leur guide et se délestèrent de leurs armes et armures avant de se plonger dans les eaux chaudes. Kamantz, Aedan et Hawke partagèrent l’une des sources pour discuter de la suite après avoir retiré de leur corps les restes corrompus des engeances :

- Il va falloir penser à un nouvel itinéraire pour sortir d’ici, leur rappela Kamantz.

- On ne pourrait pas simplement attendre que les troupes du roi Behlen arrivent et déblaient l’accès ? demanda Hawke.

- Ca prendrait trop de temps, lui répondit le Garde. Je suis parti depuis déjà longtemps en laissant ma famille en terre inconnue. On doit reprendre la route le plus vite possible.

- On va se pencher sur la question, lui promit le Héraut.

Un peu plus haut, dans le bassin où se déversait la cascade, Dorian était occupé à laver et soigner les plaies que son compagnon avait écopées de son combat contre la mère-couveuse.

- Tu es sûr que ça va, amatus ? C’est plutôt profond, constata-t-il en couvrant les plaies de Bull avec un cataplasme.

- Ça ira, kadan, lui dit-il sur un ton rassurant. J’ai connu pire.

- Ne me le rappelle pas, vu comment mon estomac se noue à chaque fois que je te vois foncer tête baissée vers les ennuis...

- Hé, fit le qunari en se retournant pour lui faire face. Je ne compte pas mourir aujourd’hui et certainement pas dans un trou à rat rempli d’engeances.

- Tu me dis toujours ça. Et tu sais ce qui est le pire ? C’est que je tombe dans le panneau à chaque fois.

- Je ne vais pas mourir, kadan, lui répéta-t-il en posant pratiquement son front contre le sien.

Dorian poussa alors un soupir, forcé d’accepter cette hypothétique promesse :

- Tu sais, dit-il en posant une main sur son énorme torse. Pour tout ce qu’on a traversé, je me dis que m’inquiéter pour toi est un bien moindre mal.

- Si ta famille t’entendait, sourit le mercenaire.

- Que l’Enclin les emporte. Je préfère passer ma vie en paria à tes côtés plutôt que de renier qui je suis pour rentrer chez moi et me battre contre des chimères.

- Alors considère ceci comme acquis.

Bull passa une main dans le creux des lombaires du tévintide pour presser son corps contre le sien. Ils s’embrassèrent alors avec une passion toute en retenue, kadan et amatus simplement réunis, peau contre peau, dans une douce étreinte.


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MessageSujet: Chapitre 7   Dragon Age l'Union EmptyLun 9 Mar - 22:34

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Plus tard, alors que tout le monde était réuni autour d’un feu, le Messager d’Andrasté fit son apparition en revenant d’un bain quasi-salvateur dans les sources chaudes. Il fut chaleureusement acclamé aussi bien par la Légion que par ses compagnons.

- Taarsidath-an halsaam, chef ! s’exclama Bull en soulevant une chope bien remplie.

- Vos compagnons nous ont raconté ce qui s’est passé dans l’antre des engeances. Si un exploit comme ça n’est pas inscrit au Façonnat, je veux bien devenir un surfacien, lança un Légionnaire.

- Une prouesse que je ne réitérerai pas de sitôt, leur avoua Arkant dont les traits paraissaient effectivement tirés.

- Nous ne manquerons pas de préciser au roi le rôle que vous avez tous joués dans la sécurisation de ce thaïg. Fortepierre ! proclama alors le leader du groupe.

La Légion et l’expédition partagèrent un repas avant de se mettre en condition pour un peu de repos sous la tente. Plus tard, visions et cauchemars collatéraux de la corruption obligent, Aedan fut parmi les premiers à se lever. Il eut la surprise de trouver Kamantz déjà installé devant le feu et visiblement en train de l’attendre.

- J’ai peut-être une idée pour sortir des Tréfonds, lui annonça-t-il. C’est dans la tanière de la mère-couveuse, précisa-t-il.

- Le temps de mettre mon armure et j’arrive.

Accompagnés de Farank, le Garde et son acolyte retournèrent dans la nurserie. Le feu grégeois additionné au sort de Dorian avait transformé les corps des engeances en un enchevêtrement charbonneux presque méconnaissable.

- Alors Kamantz. Cette idée ?

- J’ai rarement vu de la poix en action mais je me souviens qu’on évitait de l’employer dans des espaces clos car, quand elle prend feu, elle a tendance à dégager des fumées épaisses et très opaques.

- Ce n’est pas ce qu’il s’est produit ici, se souvint Aedan.

- Parce que les vapeurs ne se sont pas accumulées dans la grotte. Puisque le tunnel par lequel on est arrivé et ressorti d'ici n’en était pas envahi…

- Ca veut dire qu’il doit y avoir un autre accès qui communique avec la surface tout près d’ici, comprit le Héros.

- Une seule façon de le savoir.

Kamantz se saisit de son épée et la planta dans le charnier qui se dressait au centre de la grotte. La rune purificatrice réagit alors à la corruption des engeances et fit son effet. En brûlant les chairs des cadavres, de légères fumerolles commencèrent à s’élever en direction du promontoire de la mère-couveuse. Comme la veille, le Garde et son compagnon s'assistèrent pour escalader le surplomb où reposaient les restes de la matriarche. Les vapeurs semblaient se diriger vers un ensemble de stalactites et de stalagmites qui avaient grandies au point de se rejoindre pour former d'imposants piliers au profil concave. Aedan se délesta des plaques de protection de son armure pour n'en garder que la cotte de maille. Il entreprit alors de gravir les dépôts calcaires qui montaient en pente douce entre la paroi et les formations rocheuses de la grotte. Le Héros effectua son ascension avec prudence : la roche était lisse comme un miroir et la fine pellicule d'eau qui ruisselait dessus en permanence la rendait encore plus glissante. Le passage emprunté par Aedan le mena jusqu'à un puits de lumière d'où venait l'eau dans laquelle il pataugeait.

- J’ai quelque chose ! annonça-t-il en haussant la voix avant d’inspecter sa trouvaille.

- Qu’est-ce que c’est ? voulut savoir Kamantz.

- Une fissure. Probablement le fond d’une crevasse plus importante à la surface. Je peux voir le soleil d’ici, ajouta-t-il.

- C’est praticable ? demanda le guerrier.

- Ca en a l’air. Mais il faudra continuer sans nos montures, le prévint-il.

- Tant pis, se résigna l’autre. A ce stade on ne peut plus se permettre d’être exigeant.

Après un dernier coup d’œil pour examiner la paroi du puits, Aedan rebroussa chemin et retourna au thaïg avec Kamantz et Farank pour annoncer la nouvelle aux autres.

- L’ascension d’un puits jusqu’à la surface ? répéta Dorian, quelque peu surpris par ce qu’il venait d’apprendre.

- C’est l’accès le plus direct qu’on ait pour le moment et on ne peut pas se permettre de passer des semaines et des semaines à explorer chaque galerie pour retrouver un accès aux Tréfonds, argumenta Aedan.

- Et sans la certitude qu’il en existe un, l’appuya Kamantz.

- Il est vrai que ça ne nous laisse pas beaucoup d’options, en convint le Héraut.

- L’escalade est une chose mais on n’a même pas le matériel nécessaire pour gravir un à-pic de ce genre, leur fit remarquer le Qunari.

- J’ai peut-être une solution à vous proposer messeras, intervint alors Bodahn en s’installant avec eux.

- Nous vous écoutons, maître Feddic, le pria Arkant, curieux de savoir ce que le marchand avait à dire.

- Nous avons accompli notre mission en accompagnant la Légion et en lui apportant notre soutien, ils viennent de nous remettre notre paiement : nous sommes donc libres de nos obligations. Nous avons du matériel pour tout type de situation notamment des cordages et des crochets que nous avions prévus pour une possible ascension au sein des Pics. Ce que je vous propose, c’est de mettre gratuitement ce matériel à votre disposition en échange de la possibilité de vous suivre dans la suite de votre aventure.

- Pourquoi voudriez-vous nous suivre, nain ? demanda Iron Bull.

- Ô, les Héros respectifs de Férelden et de Kirkwall peuvent vous le confirmer : je suis comme qui dirait un collecteur. Je parcours le monde à la recherche d’objets rares pour les vendre ensuite à ceux qui peuvent se les procurer. Personne ou presque n’est jamais allé dans les Terres Occidentales. Un tel voyage pourrait conduire à des trouvailles inestimables. Un arrangement mutuellement profitable.

- Qu’est-ce que vous en dites Aedan ? C’est votre expédition après tout, lui rappela l’Inquisiteur.

- Bodahn et Sandal se sont prouvés utiles par le passé. Sans compter leurs marchandises et les dons de Sandal qui m’ont bien aidé pendant l’Enclin. Si vous pouvez nous procurer le matériel dont nous avons besoin pour poursuivre, alors c’est entendu.

- Parfait. Je vais de ce pas préparer et mettre en condition mes biens pour une expédition pédestre. Dans le même temps, messera Cousland, vous pourrez jeter un œil à mon matériel et commencer à organiser vos propres paquetages.

Les membres du groupe se levèrent alors pour préparer leurs charges à transporter : une tâche qui allait leur prendre plusieurs heures. Un tri fut d’abord effectué pour ne garder que l’essentiel dans les paquetages puis on en effectua la répartition. Bull fut évidemment celui qui se vit attribuer la plus lourde charge à ceci près qu’il n’allait devoir la porter intégralement qu’après avoir atteint la surface. En effet, un large sac fut confectionné pour permettre à Farank de quitter les Tréfonds sans encombre, sur le dos du qunari.

- Et évite de baver sur mes cataplasmes. Je n’ai pas envie de me choper une infection, lui lança le mercenaire quand on fit les essayages et les réajustements du système. Une remarque à laquelle le mabari répondit par un aboiement joyeux.

- Juste une question, mon seigneur, interpella Dorian en se retenant de rire en voyant le chien tévinitide sur le dos de son compagnon. Loin de moi l’idée de vouloir jouer les rabat-joie mais comment allons-nous combattre avec ces charges sur le dos ?

- Si vous vous attendez à des combats dans les Lacs Sulfuriques ou la Mer de Cendres vous allez être déçu, lui répondit Aedan.

- Et pourquoi ?

- Parce que ce sont des terres mortes, intervint Kamantz. Les conditions locales sont telles que rien ne peut y vivre ou simplement survivre.

- Cette expédition devient de plus en plus exotique, ironisa le mage.

- Qu’est-ce qu’on fait des montures ? demanda Hawke en voyant le cochard de guerre s’ébrouer après avoir été débarrassé d’une part conséquente de son paquetage. On ne va quand même pas les abandonner dans les Tréfonds…

- J’ai passé le mot aux Légionnaires, leur dit Arkant. Quand ils rentreront à Orzammar, plusieurs d’entre eux feront un crochet par Fort Céleste pour les ramener.

- Bien je crois que tout est paré, conclut alors Aedan. Un repas, quelques heures de repos et il sera temps de partir.

Les autres approuvèrent et tout le monde se prépara alors à la reprise de l’expédition. Le moment venu, la troupe, enrichie de Bodahn, Sandal et Orana, fit ses adieux à la Légion et s’enfonça dans les galeries. Ralentis par leurs paquetages, ils gagnèrent malgré tout la fissure repérée par Aedan.

- Alors, Bodahn ? demanda le Garde.

Le nain confia une importante longueur de cordages ainsi qu’un lot de crochets et un maillet métallique à Orana. Celle-ci les accrocha à sa ceinture puis demanda l’assistance d’Iron Bull. Le Qunari la laissa alors grimper sur ses épaules, ce qui la mit juste à la bonne hauteur pour atteindre la base de la fissure. Elle y planta un premier crochet dans lequel elle fit passer sa corde avant de la passer autour de sa taille et de la nouer solidement elle confia ensuite le reste du cordage au mercenaire et se hissa alors en prenant appui sur les premières pierres.

- Qu’est-ce que vous lui avez fait Bodahn ? demanda Hawke en la voyant s’élever avec une agilité et une rapidité étonnantes. Il y a un an elle n’osait même pas sortir du domaine pour aller dans la Hauteville.

- Son temps chez les Dalatiens lui a beaucoup profité, mesera. Ils lui ont énormément appris. Combat, défense, chasse… Elle s’est métamorphosée à leur contact. Les Dalatiens et moi-même étions d’accord pour qu’elle reste avec le clan mais elle a voulu continuer avec nous quand nous nous sommes séparés.

La jeune elfe était déjà loin au-dessus d’eux, à tel point qu’on ne distinguait plus d’elle qu’une vague ombre s’agitant devant le soleil. Au terme d’un bon quart d’heure, Orana sentit un air frais balayer ses cheveux et elle émergea enfin de la crevasse. Non loin, elle repéra une lourde pierre autour de laquelle elle noua solidement la corde avant de la remettre en condition pour la suite. Elle signifia aux autres que la voie était libre et ce fut Iron Bull, affublé d’un Farank étonnamment calme, qui se lança à l’assaut du puits. La force du Qunari lui permit une ascension rapide malgré ses charges et il arriva bientôt à destination sans encombre. Il posa ses paquets au sol puis libéra Farank avant de renvoyer la corde dans la crevasse. Afin de gagner du temps, il aida les autres dans leur escalade en tirant sur leur lien de vie pour accélérer leur remontée. Kamantz, Hawke, Dorian, Arkant, Sandal puis Bodahn retrouvèrent tour à tour la surface. Le marchand en profita pour récupérer au passage les crochets métalliques plantés par Orana puis Aedan fit enfin son apparition. On récupéra le matériel d’escalade puis les paquetages furent répartis selon l’ordre établi plus tôt. Aedan sortit alors une carte comprenant un croquis des Tréfonds et notamment de l’antre de la mère-couveuse mais aussi de l’itinéraire qu’ils auraient dû initialement suivre.

- Dans cette direction fit-t-il en entraînant le groupe à sa suite.

Le temps était clair au-dessus des Pics mais de brusques rafales de vent soulevaient et maintenaient en l’air des myriades de flocons de poudreuse qui formaient comme une sorte de voile devant eux. Au terme de plusieurs heures de marche sur des pentes descendantes et cahoteuses, la météo se fit plus douce et moins venteuse et l’expédition fit ses adieux à la neige. Après s’être frayé un chemin à travers d’imposantes moraines, ils arrivèrent au sommet d’un contrefort montagneux surplombant leur destination. A leurs pieds s’étendait une vaste plaine désertique au ciel gris-vert au travers duquel les rayons solaires perçaient à peine. Dans le lointain, visible malgré le brouillard cendreux et opaque qui enveloppait la région, se dessinait une chaîne de volcans : l’objectif final de leur périple.


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MessageSujet: Chapitre 8   Dragon Age l'Union EmptyDim 29 Mar - 23:53

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Deux jours après avoir franchi les Pics de Gamord, le groupe approcha de l’ensemble de lacs qui avait baptisé la région. Présence de souffre oblige, une forte odeur d’œuf pourri ne tarda pas à les assaillir.

- Charmant, grommela Dorian en reniflant.

- Il faut aller plus au Nord, leur dit Aedan. Il y a des passages à sec qui nous permettront de passer et d’atteindre la Mer de Cendres.

-Pourquoi faire un détour ? demanda alors Iron Bull.

En guise de réponse, Kamantz poussa dans l’eau du lac le cadavre d’un petit rongeur. A son contact, le corps de l’animal se couvrit de cloques et devint très vite méconnaissable.

- Libre à vous de vous baigner, lui lança le guerrier.

Ils reprirent alors leur marche en suivant les indications du Garde. Sur le chemin, Dorian en profita pour observer son partenaire. Depuis qu’ils avaient quitté les Pics de Gamord, le Qunari semblait essoufflé en permanence, comme s’il avait du mal à porter son paquetage et à suivre le rythme. A plusieurs reprises, comme s’il cherchait à se débarrasser d’un vertige ou d’une hallucination, Dorian l’avait surpris à cligner des yeux et à hocher vigoureusement la tête.

- Tout va bien, amatus ?

- Oui. J’ai juste hâte de quitter cet endroit, lui dit-il.

D’accoutumée, Dorian ce serait laissé convaincre mais cette fois-ci il avait clairement perçu un malaise dans la voix d’Iron Bull. Le mage ne chercha pas à en savoir plus mais il se jura intérieurement de garder un œil sur son amant. Ayant traversé les Lacs par leur partie Nord, l’expédition quitta leur zone d’influence au crépuscule d’une journée de marche. Le soir venu, ils établirent un camp à l’orée des Geysers de Malcellin. Malgré le fait que leur trajet ne passait pas à travers ces ersatz de volcans, on pouvait clairement les entendre cracher de l’eau bouillante au loin. Ce même son puissant les accompagna toute la nuit et berça régulièrement leur sommeil. Ils reprirent la route au matin et entrèrent dans la Mer de Cendres. Suivant les conseils d’Aedan, ils humidifièrent des morceaux de tissus pour se couvrirent le nez et la bouche et ainsi protéger leurs voies respiratoires des cendres volcaniques hautement abrasives qui flottaient autour d’eux et que chacun de leur pas soulevait dans un nuage éphémère.

Se rapprochant toujours un peu plus des sanctuaires occidentaux, ils pouvaient maintenant voir clairement les volcans qui modelaient toute la région et son climat. Véritables Titans faits du basalte accumulé au fil des siècles et des éruptions, les sommets de tous étaient masqués par des colonnes éruptives noires et à la base rougeoyante. De forts vents d’altitude emportaient les panaches de cendres vers l’autre côté de la chaîne au sud-ouest, les empêchant ainsi de noyer la région sous des torrents de pierres.

Alors que la troupe avançait à un rythme soutenu, l’un de ses membres tomba brutalement à genou en s’agrippant la poitrine.

- Amatus ! s’exclama Dorian en se précipitant sur Bull. N’y pense même pas, le somma-t-il en anticipant une vaine tentative de réassurance.

Conscient de ce qui pouvait être à l’origine du mal-être du mercenaire, Aedan vint alors vers lui :

- Bull, dites-moi ce que vous ressentez.

- Ma tête et ma poitrine me brûlent, articula-t-il difficilement.

- La corruption…, conclut alors le Garde.

- Vous en êtes sûr Aedan ? s'étonna le Messager. J'ai été exposé à bien plus de sang d'engeance que Bull et pourtant...

Guidé par une intuition, le mage tévintide passa alors dans le dos de son partenaire et défit les lanières de son paquetage pour l'en soulager.

- Dorian ? l'interrogea Arkant tandis que le mage agrippait fermement les bordures du cataplasme de Bull.

- Désolé, amatus, s'excusa-t-il en assurant sa prise.

Il tira brutalement sur la gangue séchée qui se sépara en arrachant un hurlement douloureux au Qunari.

- Vishante...

Les doutes du magister furent confirmés par les relents putrides que le cataplasme libéra presque aussitôt. Les blessures infligées à Bull n'avaient nullement cicatrisées, leur état avait au contraire empiré. De simples coupures plutôt fines il y a encore quelques jours, celles-ci s'étaient muées en crevasses béantes et suintantes d'un liquide noirâtre.

- On est trop éloignés de toute civilisation pour pouvoir l'aider, les avertit Hawke.

- Et la Légion ? On peut toujours revenir sur nos pas, suggéra Arkant.

- Il sera sans doute mort d'ici à ce qu'on rejoigne le thaïg, le contredit Kamantz.

- Dans ce cas, pas de temps à perdre.

Aedan posa son propre paquetage au sol et ôta alors de son doigt un anneau en bois de rose qu'il serra alors dans sa paume en se concentrant quelques instants. Quand il rouvrit la main, les rainures du bois composant le bijou émettaient toutes une très légère lueur émeraude.

- On n'a plus qu'à attendre maintenant.

Plus tard, alors que le groupe s'affairait autour d'Iron Bull pour rendre son calvaire plus supportable, Farank se mit à aboyer en direction des volcans. L'instant d'après, un rugissement monstrueux résonna à travers la lande et une gigantesque créature volante fendit alors les épais panaches de cendres cen fondant sur le groupe : un dragon-sire. Quand il vit Hawke et Dorian prendre les armes, Aedan les retint aussitôt :

- Non, attendez !

- Il a raison, l'appuya Arkant. On connaît ce dragon.


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